Revolution | Tumultus
Par : llbartabacll
Genre : Science-Fiction , Action
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 5
Publié le 17/05/16 à 22:21:33 par llbartabacll
Sourate #4 : Les erreurs d’avant sont les mêmes à présent
112ème Cycle – An 286
« Votre demande a été rejetée, Souverain. Ses termes ne respectent pas les engagements stipulés dans le Traité.
- Je n’en ai que faire de ces engagements !
- Le Traité de non-prolifération des armes vise à protéger tout citoyen de Gliese. Ce que vous demandez va à l’encontre de ce qui a été bâti et ce que nous inculquons.
- Parce que vous pensez que les groupuscules armés respectent ce Traité ?
- Répondre de la même façon qu’ils le font ne ferait qu’engendrer de plus graves conséquences. Une approche diplomatique est bien plus envisageable.
- Vous voulez savoir comment ils souhaitent discuter ? Avec une arme sur la tempe et le sang comme guise de réponse. Mais attendez, c’est déjà ce qu’ils font ! Et vous, que faîtes-vous ? Vous attendez tout en voyant ce que votre naïveté causera.
- Bien au contraire ! Voyez-vous, des discussions entre les différents partis sont déjà en cours.
- Ils ne sont pas intéressés par vos propositions ! Ce qu’ils veulent, c’est que tous ceux qui dirigent, vous comme moi, ne soient plus en haut de la hiérarchie. Et si vous voulez mon avis, ils souhaitent nous avoir dans aucune hiérarchie… Vous comprenez ?
- … Au vu du dialogue de sourds dont fait face cette assemblée, nous jugeons que cette session est terminée, ordonnèrent les Prophètes avant de se lever et de saluer le Souverain.
- Tout ne fait que commencer ! Entendez bien mes paroles ! Ce n’est que le début ! répondit sèchement mon Père. »
Assistant une fois de plus à l’audience, du haut d’un balcon, je vis mon Père partir la tête haute mais non pour le moins vaincu. Je n’osais imaginer à quel point il devait regretter ses décisions passées. Suite à la chute du SouverainAffân, mon Père prit l’étonnante décision de ne pas récupérer l’intégralité des pouvoirs qu’il pouvait accéder et ce, sans même me demander conseil. De son choix, naîtra les Prophètes, l’entité dirigeant Gliese au même rang que mon Père. Elle comptait seulement cinq personnes, toutes élues par l’unique voie du peuple, à savoir Isaïe, Josué, Salomon, Jonas et Suïnam.En comptant le Souverain, cela donnait Genesis et cette organisation n’avait qu’un seul but : faire respecter les règles, chartes et traités pour garder la Paix sur Gliese. C’est ainsi que le Traité de non-prolifération des armes était devenu l’un des plus importants au sein de Genesis. Il se devait de réguler les armes au minimum possible, ce qu’il fit à merveille pendant un long moment. La Paix semblait être bien plus qu’un mot pour le peuple, les Prophètes et mon Père.
Quant à ce dernier, il ne gardera que le titre de Souverain. Peut-être pour se rappeler toute la responsabilité qui pesait sur ses épaules… Ou alors pour faire référence à l’histoire qui avait mené à son accession. Parce que oui, toute l’histoire qu’avait bâtie le Souverain Affân n’était pas oubliée. Au contraire, elle faisait pleinement partie de Gliese et tout le peuple la connaissait. Tout le monde se devait de ne pas l’oublier pour ainsi empêcher les erreurs du passé de se reproduire.
Malheureusement, comme l’avait dit le Souverain Affân, tout allait retourner à zéro à un moment ou un autre. L’histoire n’était qu’une boucle perpétuelle, qu’importe les moyens utilisés pour changer le cours des choses. Les premiers incidents remontaient à quelques temps mais avec la rapide recrudescence de ces derniers, le peuple comprit que la boucle avait presque le tour. Voyant cela, une partie rejoignit des groupuscules se disant contre le pouvoir actuel. C’est sans aucun doute à la suite de cette mouvance que mon Père regretta sa décision. En effet, les Prophètes refusaient sans cesse les requêtes du Souverain. L’un des partis pensait au traité qu’il avait promis de respecter, et l’autre pensait à l’histoire qu’il avait vécue et qu’il voyait se répéter à nouveau.Ne voulant pas de ça, mon Père voulait passer à l’offensive. "Après tout, j’avais bien réussi de cette façon." se disait-il certainement.
En toute hâte, je rejoignis le véhicule qui devait nous ramener à nos quartiers, mon Père et moi. Une grande partie du trajet se fit dans un calme pesant. Nous n’avions cessé de prendre nos distances depuis l’arrivée de ces multiples incidents. Lui comme moi savions que, quelque part, je l’avais influencé dans ses décisions, même s’il ne m’en avait jamais parlé. Peut-être pensait-il que mes convictions étaient un avenir plus certain, plus sûr… En conséquence, la réalité qu’il souhaitait n’était que dans sa tête, faisant toujours partie de ses rêves d’avenir. Avec les premiers incidents, il prit conscience de son erreur, de ces rêves qu’il n’avait pas réalisés alors qu’il avait tout pour les rendre possible.
« Tout se répète, n’est-ce pas ? lui demandai-je tout en connaissant la réponse.
- Tu sais très bien ce que je pense alors ne me le fait pas dire.
- … Tu te dis que le Souverain Affân n’avait pas tort dans ses dernières paroles. "Il faut pousser ses rêves jusqu’au bout, pour ainsi en faire une réalité", tu t’en souviens… ? Où sont passés les tiens ?
- Dans une cage où je ne possède pas la clé…
- Mais les Prophètes l’ont. Pourtant, ils ne veulent pas te la donner cars ils savent ce qui est à l’intérieur.
- Exactement…
- Tout ce qu’ils veulent, c’est la Paix, rien d’autre.
- La Paix ? Avec ce qui se passe, tu vois encore une quelconque Paix ? Ne me mens pas, nous savons tous les deux que les Prophètes nous condamnent en agissant ainsi.
- Ils respectent ce pour quoi ils ont été créés. Ils font ce que le peuple a décidé d’en faire.
- Quitte à laisser des gens mourir ?
- Parce que prendre les armes changerait quelque chose à cela ?
- Alors, on les laisse faire ? On regarde le peuple mourir et on croise les bras ?
- Les conflits ne se règlent pas en un claquement de doigts. Les Prophètes le savent, je le sais mais toi non. Tu refuses de le comprendre alors tu veux faire à ta façon, comme toujours.
- Tu ne te soucies aucunement de voir ton peuple mourir ?
- Tu veux me faire croire que toi tu t’en soucies alors que tu veux répondre à la violence par la violence ? Je vois ce qu’il y a dans la cage et une fois ouverte, tu suivras le même chemin que le Souverain Affân.
- Ne me dis plus jamais ça ! ordonna-t-il en essayant de m’attraper par le cou.
- Ne plus te dire la vérité ? répondis-je en le retenant par le poignet.
- Les Prophètes ont peut-être la clé de la cage mais ils oublient qu’elle est seulement faite de barreaux. Ils veulent la Paix ? Ils l’auront, à ma façon, termina-t-il en sortant du véhicule et en claquant la porte. »
Le véhicule reprit directement son trajet. Fort heureusement, mes quartiers se trouvaient plus loin que ceux de mon Père… Au moins, cela nous évitait de passer notre vie à se disputer. Contrairement à lui, je ne m’étais pas exilé des zones d’habitations, je vivais avec le peuple et non les privilégiés. Le véhicule s’arrêta au pied de ma résidence et repartit aussitôt que je descendis. Cette dernière n’avait rien de particulier par rapport aux autres, tout aussi sobre, tout aussi colorée. Tranquillement, j’atteignis la porte d’entrée qui s’ouvrit à mon arrivée.
Au premier pas franchi, une explosion annihila la résidence et moi par conséquence. Finissant sur le sol, je ne ressentis rien d’autre qu’une insupportable douleur se répandant dans tout mon corps.Les palpitations de mon cœur se faisaient de moins en moins présentes. Avec l’aide de mon bras, je réussis difficilement à m’agenouiller dans une mare de sang qui était mienne. Au travers de cette dernière, je vis un visage méconnaissable, totalement carbonisée au point d’en voir la chair à vif. En face de moi, il n’y avait plus qu’un paysage de désolation entre les débris et la fumée noire… Dans un ultime cri de rage, je sentis mon cœur brusquement s’arrêter. Je finis par m’effondrer au sol mais, néanmoins, suffisamment éveillée pour voir plusieurs personnes arriver vers moi.
112ème Cycle – An 286
« Votre demande a été rejetée, Souverain. Ses termes ne respectent pas les engagements stipulés dans le Traité.
- Je n’en ai que faire de ces engagements !
- Le Traité de non-prolifération des armes vise à protéger tout citoyen de Gliese. Ce que vous demandez va à l’encontre de ce qui a été bâti et ce que nous inculquons.
- Parce que vous pensez que les groupuscules armés respectent ce Traité ?
- Répondre de la même façon qu’ils le font ne ferait qu’engendrer de plus graves conséquences. Une approche diplomatique est bien plus envisageable.
- Vous voulez savoir comment ils souhaitent discuter ? Avec une arme sur la tempe et le sang comme guise de réponse. Mais attendez, c’est déjà ce qu’ils font ! Et vous, que faîtes-vous ? Vous attendez tout en voyant ce que votre naïveté causera.
- Bien au contraire ! Voyez-vous, des discussions entre les différents partis sont déjà en cours.
- Ils ne sont pas intéressés par vos propositions ! Ce qu’ils veulent, c’est que tous ceux qui dirigent, vous comme moi, ne soient plus en haut de la hiérarchie. Et si vous voulez mon avis, ils souhaitent nous avoir dans aucune hiérarchie… Vous comprenez ?
- … Au vu du dialogue de sourds dont fait face cette assemblée, nous jugeons que cette session est terminée, ordonnèrent les Prophètes avant de se lever et de saluer le Souverain.
- Tout ne fait que commencer ! Entendez bien mes paroles ! Ce n’est que le début ! répondit sèchement mon Père. »
Assistant une fois de plus à l’audience, du haut d’un balcon, je vis mon Père partir la tête haute mais non pour le moins vaincu. Je n’osais imaginer à quel point il devait regretter ses décisions passées. Suite à la chute du SouverainAffân, mon Père prit l’étonnante décision de ne pas récupérer l’intégralité des pouvoirs qu’il pouvait accéder et ce, sans même me demander conseil. De son choix, naîtra les Prophètes, l’entité dirigeant Gliese au même rang que mon Père. Elle comptait seulement cinq personnes, toutes élues par l’unique voie du peuple, à savoir Isaïe, Josué, Salomon, Jonas et Suïnam.En comptant le Souverain, cela donnait Genesis et cette organisation n’avait qu’un seul but : faire respecter les règles, chartes et traités pour garder la Paix sur Gliese. C’est ainsi que le Traité de non-prolifération des armes était devenu l’un des plus importants au sein de Genesis. Il se devait de réguler les armes au minimum possible, ce qu’il fit à merveille pendant un long moment. La Paix semblait être bien plus qu’un mot pour le peuple, les Prophètes et mon Père.
Quant à ce dernier, il ne gardera que le titre de Souverain. Peut-être pour se rappeler toute la responsabilité qui pesait sur ses épaules… Ou alors pour faire référence à l’histoire qui avait mené à son accession. Parce que oui, toute l’histoire qu’avait bâtie le Souverain Affân n’était pas oubliée. Au contraire, elle faisait pleinement partie de Gliese et tout le peuple la connaissait. Tout le monde se devait de ne pas l’oublier pour ainsi empêcher les erreurs du passé de se reproduire.
Malheureusement, comme l’avait dit le Souverain Affân, tout allait retourner à zéro à un moment ou un autre. L’histoire n’était qu’une boucle perpétuelle, qu’importe les moyens utilisés pour changer le cours des choses. Les premiers incidents remontaient à quelques temps mais avec la rapide recrudescence de ces derniers, le peuple comprit que la boucle avait presque le tour. Voyant cela, une partie rejoignit des groupuscules se disant contre le pouvoir actuel. C’est sans aucun doute à la suite de cette mouvance que mon Père regretta sa décision. En effet, les Prophètes refusaient sans cesse les requêtes du Souverain. L’un des partis pensait au traité qu’il avait promis de respecter, et l’autre pensait à l’histoire qu’il avait vécue et qu’il voyait se répéter à nouveau.Ne voulant pas de ça, mon Père voulait passer à l’offensive. "Après tout, j’avais bien réussi de cette façon." se disait-il certainement.
En toute hâte, je rejoignis le véhicule qui devait nous ramener à nos quartiers, mon Père et moi. Une grande partie du trajet se fit dans un calme pesant. Nous n’avions cessé de prendre nos distances depuis l’arrivée de ces multiples incidents. Lui comme moi savions que, quelque part, je l’avais influencé dans ses décisions, même s’il ne m’en avait jamais parlé. Peut-être pensait-il que mes convictions étaient un avenir plus certain, plus sûr… En conséquence, la réalité qu’il souhaitait n’était que dans sa tête, faisant toujours partie de ses rêves d’avenir. Avec les premiers incidents, il prit conscience de son erreur, de ces rêves qu’il n’avait pas réalisés alors qu’il avait tout pour les rendre possible.
« Tout se répète, n’est-ce pas ? lui demandai-je tout en connaissant la réponse.
- Tu sais très bien ce que je pense alors ne me le fait pas dire.
- … Tu te dis que le Souverain Affân n’avait pas tort dans ses dernières paroles. "Il faut pousser ses rêves jusqu’au bout, pour ainsi en faire une réalité", tu t’en souviens… ? Où sont passés les tiens ?
- Dans une cage où je ne possède pas la clé…
- Mais les Prophètes l’ont. Pourtant, ils ne veulent pas te la donner cars ils savent ce qui est à l’intérieur.
- Exactement…
- Tout ce qu’ils veulent, c’est la Paix, rien d’autre.
- La Paix ? Avec ce qui se passe, tu vois encore une quelconque Paix ? Ne me mens pas, nous savons tous les deux que les Prophètes nous condamnent en agissant ainsi.
- Ils respectent ce pour quoi ils ont été créés. Ils font ce que le peuple a décidé d’en faire.
- Quitte à laisser des gens mourir ?
- Parce que prendre les armes changerait quelque chose à cela ?
- Alors, on les laisse faire ? On regarde le peuple mourir et on croise les bras ?
- Les conflits ne se règlent pas en un claquement de doigts. Les Prophètes le savent, je le sais mais toi non. Tu refuses de le comprendre alors tu veux faire à ta façon, comme toujours.
- Tu ne te soucies aucunement de voir ton peuple mourir ?
- Tu veux me faire croire que toi tu t’en soucies alors que tu veux répondre à la violence par la violence ? Je vois ce qu’il y a dans la cage et une fois ouverte, tu suivras le même chemin que le Souverain Affân.
- Ne me dis plus jamais ça ! ordonna-t-il en essayant de m’attraper par le cou.
- Ne plus te dire la vérité ? répondis-je en le retenant par le poignet.
- Les Prophètes ont peut-être la clé de la cage mais ils oublient qu’elle est seulement faite de barreaux. Ils veulent la Paix ? Ils l’auront, à ma façon, termina-t-il en sortant du véhicule et en claquant la porte. »
Le véhicule reprit directement son trajet. Fort heureusement, mes quartiers se trouvaient plus loin que ceux de mon Père… Au moins, cela nous évitait de passer notre vie à se disputer. Contrairement à lui, je ne m’étais pas exilé des zones d’habitations, je vivais avec le peuple et non les privilégiés. Le véhicule s’arrêta au pied de ma résidence et repartit aussitôt que je descendis. Cette dernière n’avait rien de particulier par rapport aux autres, tout aussi sobre, tout aussi colorée. Tranquillement, j’atteignis la porte d’entrée qui s’ouvrit à mon arrivée.
Au premier pas franchi, une explosion annihila la résidence et moi par conséquence. Finissant sur le sol, je ne ressentis rien d’autre qu’une insupportable douleur se répandant dans tout mon corps.Les palpitations de mon cœur se faisaient de moins en moins présentes. Avec l’aide de mon bras, je réussis difficilement à m’agenouiller dans une mare de sang qui était mienne. Au travers de cette dernière, je vis un visage méconnaissable, totalement carbonisée au point d’en voir la chair à vif. En face de moi, il n’y avait plus qu’un paysage de désolation entre les débris et la fumée noire… Dans un ultime cri de rage, je sentis mon cœur brusquement s’arrêter. Je finis par m’effondrer au sol mais, néanmoins, suffisamment éveillée pour voir plusieurs personnes arriver vers moi.
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